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Femme face aux médias

Mobilisations en Israël

  • Photo du rédacteur: Advocaciz
    Advocaciz
  • 25 mars
  • 2 min de lecture

Que reste-t-il d’un journalisme international qui ne voit pas ce que des dizaines de milliers de manifestants israéliens vivent, clament, risquent ?

Est-ce une fatigue éditoriale ? Un réflexe de simplification ? Ou une difficulté à traiter Israël autrement que sous l’angle géopolitique ou communautaire ?


Depuis le 7 octobre, la société israélienne est tout sauf monolithique. Alors pourquoi tant de médias continuent-ils d’en donner l’image inverse ?


Ces derniers jours, des dizaines de milliers d’Israéliens manifestent.

Contre les dérives autoritaires de Netanyahou.

Contre la mise au pas de la justice.

Contre une guerre qui, selon de plus en plus de voix, met en péril la vie des otages.


La Cour suprême a suspendu le limogeage du chef du Shin Bet.

Dix-neuf anciens juges alertent.

L’ancien ambassadeur Elie Barnavi parle d’un Israël “au bord de la dictature”.

Des figures comme Tamir Pardo, ex-chef du Mossad, d’anciens pilotes, des familles d’otages, appellent à une issue politique. Non par faiblesse. Par lucidité.


Et pourtant ?


Dans les éditions des 23 et 24 mars, Le Monde, Le Figaro, Libération, France Inter, Les Échos n’en font pas un sujet central.

Quelques lignes, parfois rien.

Seuls Le Parisien, La Croix et Ouest-France décrivent ce qui se passe réellement : une démocratie qui résiste de l’intérieur.


Ce silence n’est pas neutre.

Il nourrit un récit réducteur : un Israël entièrement aligné sur son gouvernement, dans une guerre “existentielle”.


C’est une erreur d’analyse. Et un contresens stratégique.


Dans la diaspora aussi, les voix critiques s’affirment. Aux États-Unis, des institutions juives comme l’AJC ou l’ADL s’opposent à une réoccupation de Gaza. En France, si le CRIF durcit sa ligne, la société civile juive est moins unanime qu’on veut le croire.


Couvrir la contestation israélienne, c’est ouvrir un espace de complexité. Et c’est sans doute aujourd’hui le meilleur rempart contre l’antisémitisme.


Que cette mobilisation soit si peu couverte illustre une série de biais médiatiques : réduction d’Israël à son gouvernement, focalisation sur le militaire au détriment du politique, autocensure par crainte des amalgames, préférence pour le spectaculaire plutôt que pour le civique.


Résultat : les voix israéliennes qui contestent, alertent, résistent — pourtant nombreuses et légitimes — restent inaudibles. Et ce silence, paradoxalement, fragilise aussi la lutte contre l’antisémitisme.


Montrer une société israélienne plurielle, inquiète et engagée, ce n’est pas fragiliser Israël. C’est donner à voir la démocratie à l’œuvre.


Et c’est, peut-être, le meilleur antidote aux discours de haine.

 
 

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